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Le four du site Saint-Gobain Glass d'Emerchicourt date de 1996. Pas assez moderne pour améliorer la compétitivité de l'usine verrière spécialisée dans la fabrication de verre plat pour le marché du bâtiment.
Engagement tenu. En mars 2010, Samir Bou-Obeï, le directeur général de Saint-Gobain Glass France, était venu en personne annoncer aux 187 verriers du site d'Emerchicourt que le groupe s'apprêtait à investir quelques millions d'euros dans un nouveau four. |
De quoi donner plus de pétillant au champagne débouché ce jour-là pour fêter les cinquante ans de la Verrerie d'en Haut. Un an et un conflit social plus tard, l'investissement est confirmé. SSGF va débourser plus de 25 millions d'euros dans l'installation d'un four Float Glass. Un investissement à long terme. « D'une quinzaine d'années », dit Emmanuel Abt, directeur du site d'Emerchicourt. Du neuf pour remplacer du vieux. Le four actuel était le plus ancien des trois usines Saint-Gobain du territoire français (35 unités lignes floats Saint-Gobain dans le monde). Au passage, Saint-Gobain va faire des économies sur les fluides : la consommation d'énergie va être réduite de 15 %. Et rogner sur le poste salaire.
« En avril 2012, il y aura 31 salariés de moins, confirme Emmanuel Abt. Sans aucun licenciements. » Grâce au rapatriement d'activités de sous-traitance. Ce qui était une demande expresse des organisations syndicales. « Ça offre la possibilité d'éviter un plan social au cas où tous ceux susceptibles de bénéficier de départs d'âge ne s'en iraient pas. » Tout le monde y trouve son compte : tous les délégués syndicaux ont apposé leur signature au bas de l'accord sur la nouvelle organisation de travail.
Avec une capacité de 670 tonnes/jour contre 600 tonnes actuellement, l'usine gagnera en compétitivité. D'autant que l'usine Saint-Gobain Glass d'Emerchicourt, spécialisée depuis quelques décennies dans la fabrication du verre plat au travers du procédé float, va élargir sa gamme. À l'avenir, sortiront aussi de l'usine des verres extra clairs, des verres photovoltaïques et des verres destinés au triple vitrage.
La performance des vitrages est un élément clef de la réussite des maisons passives, dites à basse consommation d'énergie (BCE). « En Allemagne, ça représente 30 % des verres montés alors qu'en France ça demeure marginal », reconnaît Emmanuel Abt en parlant du triple vitrage constitué de deux verres à couche peu émissive et d'un verre clair au centre. Les verres sont séparés par deux espaces hermétiques remplis d'argon. Avec une difficulté : la condensation en période de froid sur le dernier verre à l'extérieur. Leader mondial des verres à couches pour le bâtiment et l'automobile, Saint-Gobain a trouvé la solution au problème.
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