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Très active en Wallonie (90% de la production du pays), l’industrie du verre a mis en place une politique d’investissement axée sur l’amélioration et l’optimisation des procédés couplées et développe un effort soutenu en matière de recherche et développement.
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L’industrie wallonne du verre a de la sorte fortement élargi sa gamme de produits et satisfait aujourd’hui la demande en provenance de l’automobile, de l’emballage, du secteur du bâtiment, de l´équipement ménager et de l´art de la table, du renforcement des matières plastiques, de la protection de l´environnement, de l´informatique.
Pour ne citer que les principaux. Si le bilan de l’activité verrière semble donc tourné vers l’avenir, elle doit cependant faire face à trois éléments conjoncturels difficiles : la crise économique touchant de front ses débouchés historiques (automobile et construction), le prix de l’énergie en continuelle augmentation ainsi que le respect des normes environnementales européennes.
Des produits à haute valeur ajoutée
On a coutume de distinguer deux types d´activités verrières : l´une regroupe la production issue directement des fours de fusion mesurée en tonnes, l´autre regroupe toute la transformation du verre, mesurée en m2, en tonnes ou en pièces suivant le cas.
La place prise par les produits à haute valeur ajoutée a considérablement augmenté.
La transformation du verre plat et le verre technique occupent les deux premières places dans la valeur totale des livraisons du secteur verrier : le pourcentage moyen d’articles en verre plat transformé est de 40%, celui du verre technique : 30%.
La part du secteur des verres à usage technique ou industriel, quasi inexistante au début des années 60, atteint aujourd’hui plus de 20% de la production de verre issu des fours et plus de 30% de la valeur des exportations de produits verriers manufacturés.
On estime aujourd´hui que plus de 40% des produits verriers mis actuellement sur le marché n´existaient pas il y a dix ans à peine. Il en résulte une grande variété de produits fabriqués : verre plat et ses produits transformés (verre trempé, verre feuilleté, vitrages isolants, verres à couches...), verre d´emballage, verre de table, fibres d´isolation, fibres de renforcement, verre multicellulaire, composants en verre pour l´industrie de l´éclairage, verres spéciaux (verrerie de laboratoire, optique...), scénographie pour musées dans le monde entier.
Des entreprises à la pointe du progrès
Une entreprise s’est spécialisée, par exemple, dans la conception et la réalisation de systèmes optiques, mécaniques et optomécaniques de très grande précision destinés à l’exportation pour l’industrie spatiale, l´industrie aéronautique et l’astronomie professionnelle.
Une autre entreprise produit des cibles de pulvérisation cathodique magnétron, principalement pour les industries du verre plat et de cellules photovoltaïques.
Celle-ci produit et transforme le verre plat à destination du secteur de la construction (vitrages extérieurs et décoration intérieure) et des industries spécialisées (transports, électroménager, high-tech,…). Son centre de R&D parmi les plus performants d’Europe travaille également à l’amélioration du verre à couches (superisolantes, antisolaires et conductrices) pour double, triple vitrage et verres photovoltaïques, le verre antibactérien, le verre électroluminescent…
D’autres conçoivent, installent et mettent en service depuis plus de 25 ans des équipements destinés à la production et à la transformation de verre plat (bains d’étain, mécaniques d’étenderie, lamineuses, équipements périphériques) ou fournissent des services, équipements et lignes complètes d´assemblage de pare-brise, de vitres arrière et latérales, de verre plat et bombé.
Enfin, citons encore quelques sous-traitants de l’industrie du verre qui fournissent des fours industriels électriques et au gaz, posent des briques et des bétons réfractaires, fabriquent des machines de formage de bouteilles en verre, confectionnent des roulettes en carbure de tungstène et diamant pour la découpe du verre plat en verrerie, miroiterie, conçoivent des semi-remorques pour le transport exceptionnel de verre float…
C’est également une entreprise wallonne qui fournit massivement les verres destinés aux industriels de la boisson. Elle lançait, début 2009, le verre trempé pour tous types de formes, y compris des verres à pied. Ce process novateur lui a permis de prendre une place de leader mondial dans le monde de la trempe du verre creux.
Toujours dans le secteur de l’art de la table et de la décoration, des entreprises développent et produisent des équipements et lignes automatiques de parachèvement d’articles en verre et en cristal, réalisent du mobilier sur mesure, des projets de matage, de gravure et de couleur sur les verres façonnés, restaurent et rééditent des lustres 18ème et 19ème siècles, namurois, liégeois, vénitiens, français, russes, suédois...
Côté ingénierie, l’INISMA (Institut Interuniversitaire des Silicates, Sols et Matériaux) sert de laboratoire d’analyses et d’essais pour l’industrie du verre, les producteurs et utilisateurs. Le Pôle VIC asbl est un réseau de relations interentreprises opérant dans les secteurs du verre et de la céramique. Ce Pôle a pour objectif principal de participer au développement et à la pérennité de ces secteurs.
Citons encore en gage de qualité cette firme qui développe, produit et commercialise des équipements de contrôle de qualité par voie optique pour l’industrie du verre et en particulier l’industrie de production du verre automobile (pare-brise laminés, vitres latérales) et de tous les produits verriers dont la qualité doit être inspectée quant à la transmission et à la réfraction de la lumière. La collecte et le recyclage de verre sont également un service disponible en Wallonie.
Environnement et rentabilité
Energivore, l’industrie verrière s’emploie à réduire de manière significative la pollution inhérente à sa production. C’est dans ce cadre que l’industrie du verre n’a pas hésité à signer un accord de branche « émissions » et « énergie » avec le gouvernement wallon.
L’indice d’efficience énergétique est encourageant : + 11,5% entre 1999 et 2008, + 9,6% pour l’indice d’émission de gaz à effet de serre. Le secteur n’est donc pas loin de ses objectifs fixés pour 2010.
L´industrie du verre est principalement concernée par deux sources de gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone (CO2). Une première source résulte de la combustion de combustibles fossiles lors de la fabrication du verre.
La deuxième provient de la décarbonatation des matières premières lors de leur fusion (autour de 20% des émissions).
Autrefois, l’industrie verrière était encore concernée par un autre gaz à effet de serre, l´hexafluorure de soufre SF6, qui était utilisé comme gaz de remplissage dans certains doubles vitrages afin d´en améliorer l´isolation acoustique. Le secteur a mis tout en oeuvre pour ne plus utiliser ce gaz.
L´industrie du verre représente environ 0,75% du total des émissions belges.
Parmi les techniques déjà mises en œuvre en vue de réduire la consommation énergétique, citons : l´isolation thermique des fours, la récupération de la chaleur des gaz de combustion, le placement de brûleurs haut rendement, le passage à l´oxyfuel pour les fours où ce choix est techniquement et économiquement justifié (4 fours en Région wallonne), l’incorporation de laitier de hauts-fourneaux dans les matières premières, la réduction du poids de certains produits...
Ces investissements ont permis de réduire la consommation spécifique énergétique (c´est-à-dire la consommation totale d´énergie divisée par la quantité de produits fabriqués) de plus de 60% depuis les années 60.
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