Le Salon des Nouvelles Tendance du Bâtiment

Palais des expositions, les Pins Maritimes, Alger - Algérie
Du 21 au 25 Novembre 2013
               
 Sunday, 06 October 2024 Français Anglais
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   Pour un bâtiment moins énergivore

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La thermique du bâtiment est le cadre théorique qui regroupe toutes les connaissances dans les différents domaines, en relation avec la conception, la réalisation et l’exploitation des bâtiments, et qui ont une portée énergétique.

Parvenir à rationaliser la consommation énergétique dans un bâtiment, revient dans sa grande partie, à actionner les leviers nécessaires qui permettent entre autres :

- De construire un ouvrage moins énergivore, pour cela, il faut choisir les conceptions architecturales qui permettent d’accentuer les apports et d’affaiblir les charges en été comme en hiver.

 - D’élaborer un système de traitement thermique d’air susceptible de maintenir l’ambiance intérieure à une valeur de température qui procure du bien-être avec un minimum de consommation énergétique.
Donc, l’utilisation des radiateurs pour chauffer l’ambiance d’un local de grande dimension transgresse aussi cette règle.
- De sensibiliser l’utilisateur pour qu’il adopte les bonnes pratiques lors de l’utilisation des différentes installations techniques. Ainsi, imposer en saison estivale 18° au lieu de 26°C transgresse cette règle, car une température de 26°C favorise une ambiance neutre thermiquement (donc sensation de bien-être), mais 18°C engendrent une ambiance froide (susceptible de créer un choc thermique), sans oublier que chaque degré de plus (19°C au lieu de 18°C), représente
une économie de 6 %.

Quand on sait que la consommation énergétique de deux bâtiments de même volume habitable, équipés par les mêmes installations techniques et dans les mêmes conditions de gérance, l’un construit selon les exigences de la réglementation française «RT 2005» et l’autre construit selon nos pratiques, le second consomme pas moins de huit (8) fois que celle consommée par le premier, on constate ainsi parfaitement que le domaine thermique est complètement négligé lors de la conception et la réalisation de nos constructions, et que les exigences thermiques ne viennent jamais perturber la conscience du maîtrise d’oeuvre ni du maître d’ouvrage, ni d’ailleurs nos responsables publics.


Huit fois, ça veut dire que si le premier bâtiment consomme 2.000 kwh par mois, le deuxième va enregistrer une consommation dans les alentours de 16.000 kwh et cela dans les mêmes conditions de gérance (autrement dit, si en plus, on installe dans le premier bâtiment une famille française, et dans le deuxième une famille algérienne, la valeur de ce rapport augmentera d’avantage).

POURQUOI LA MAÎTRISE DE L’ÉNERGIE DANS LE BÂTIMENT ?

Ou autrement dit : pour nous, en Algérie, la politique énergétique est-elle une nécessité, ou tout simplement une autre bataille sans plus ?
Elle est indispensable au moins pour moi, pour trois raisons fondamentales :
- L’exportation des combustibles fossiles est à l’origine de 98 % de nos rentrées en devises, et si on sait que plus de 75 % de notre consommation de blé pendant l’année 2007 a été importée, on mesure ainsi le degré de notre dépendance à cette matière (gaz et pétrole).
C’est dire l’importance que doit attacher le pouvoir public à chaque action susceptible de rationaliser la consommation énergétique à l’échelle nationale.
- Il est prouvé que le secteur du bâtiment comptabilise la plus grande partie de la consommation d’énergie chez nous, et celle-ci ne cesse de croître.
Mais, heureusement, ce secteur est le plus apte, entre tous les autres secteurs, à voir sa performance énergétique améliorée, car les techniques sont connues et éprouvées.
Donc, pour parvenir à réduire la consommation énergétique à l’échelle nationale, il faut passer par l’amélioration de l’efficacité énergétique de nos constructions.
- Et, enfin, exiger que nos constructions soient performantes énergétiquement stimulera la création de dizaines de milliers d’emplois directs dans les différents secteurs en relation avec la construction.

POURQUOI CETTE SURCONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE DANS NOS BATIMENTS ?
Pour de multiples raisons :
- Il n’existe actuellement aucune volonté politique pour prendre en charge la surconsommation énergétique dans nos bâtiments.
Il suffit de savoir que l’application de la réglementation thermique détaillée dans le DTR C3.2 et DTC C3.4 n’est pas obligatoire, c’est pour ces raisons que je peux dire sans crainte que la quasi-totalité des bureaux d’études en architecture n’ont pas une copie de cette réglementation.
Je veux aller encore plus loin, même cette réglementation n’est plus adaptée aux enjeux actuels.

Pour vous donner une idée, selon le DTR C3.2, un mur est dit isolé s’il est caractérisé par un coefficient de transmission surfacique U « 4W/ m²°C, mais selon la RT2005, ce mur doit avoir un U «0.5 m²°C (une différence de huit fois). Mais il convient de signaler deux choses :
- Il n’est pas dans mon intention à travers cet article de convaincre les décideurs à utiliser tout ce qui est techniquement possible afin d’améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment, car le prix du bâti sera inévitablement multiplié par trois ou quatre, mais plutôt les contraindre à faire appel à ce qui est techniquement et financièrement faisable;
- Je dois aussi signaler que j’ai réalisé une recherche plutôt détaillée, qui m’a permis de constater qu’il est tout à fait possible d’économiser un tiers de notre consommation énergétique actuelle sans aucun investissement supplémentaire ou presque.
- Les prix pratiqués pour l’énergie chez nous empêchent nos concitoyens d’adopter les bonnes pratiques qui permettront de rationaliser leur consommation énergétique dans leur foyer.
Pour convaincre que l’énergie dans notre pays est offerte et non pas vendue, il suffit de vous citer deux exemples :
- Vous avez certainement cher lecteur plusieurs appareils qui fonctionnent en électricité et en gaz et qui procurent du confort et du bienêtre dans votre maison : la télévision, le réfrigérateur, mais aussi l’éclairage, le chauffage, la cuisinière, entre beaucoup d’autres.


Je vous prie monsieur de vérifier la facture énergétique journalière ?


Je suis sûr qu’elle dépasse rarement 50 DA par jour, et que-ce que 50 DA par jour, c’est le prix de deux tasses de café (au moins elle est moins chère que le coût de l’abonnement au bouquet de Canal+).


- Soit un F3 équipé de 5 lampes  de 60 w, quelle sera le montant de la facture énergétique, si ces lampes sont allumées durant 5 heures par jours pendant un mois ?
5 lampes x 60 watts x 5 heures x 30 jours x 1.779 dinars x 0.001 = 80 dinars. 80 DA soit le prix d’un kg de pomme de troisième choix.
Le manque de technicité de tous les acteurs du secteur, car les connaissances actuellement dispensées aux futurs acteurs (architectes et énergétiques) dans les écoles et les facultés en matière des techniques qui permettront de construire des bâtiments moins énergivore est beaucoup plus importante et beaucoup plus diversifier que les connaissances dispensées par ces centres relatives aux techniques qui permettront de construire sur la planète Mars.
- Pour les architectes, les procédés de la bioclimatique ne sont que rarement cités lors du cursus universitaire, l’architecture bioclimatique qui est définie comme l’art d’aménager la construction en privilégiant les éléments et les solutions qui favorisent l’utilisation rationnelle des énergies d’une part et l’emploi des énergies renouvelables d’autre part. Donc l’architecture bioclimatique apparaît sans aucun doute comme l’une des meilleures réponses qui rendront le bâtiment
plus efficace énergétiquement.

Si l’architecte, par exemple, me consulte pour lui donner des suggestions lors de l’organisation de l’espace intérieur d’un appartement, je vous assure que mon intervention permettra de diminuer la facture énergétique de cet appartement d’au moins de 07 %, sans que cela n’implique une augmentation de l’enveloppe budgétaire allouée à la réalisation.
La même chose pour :
- La compacité de son ouvrage;
- L’orientation;
- Le choix de la baie vitrée (la qualité énergétique);
- Le dimensionnement de l’isolation thermique;
- L’utilisation des énergies renouvelables...


A ce stade, il faut signaler que l’énergie solaire peut être utilisée  dans le but d’améliorer l’efficacité énergétique de nos  constructions de deux façons;
- Pour la production d’énergie électrique, par le biais d’un capteur photovoltaïque.
- Pour la production de l’énergie thermique, cela peut être réalisé par plusieurs procédés :
- Par le biais d’un capteur thermique (chauffe-eau solaire) qui permet de produire de l’eau chaude pour le chauffage, la cuisine et la salle de bain.
- Par le biais de l’inertie thermique de différentes parois qui constituent l’habitat. Car chaque matériau est caractérisé par une valeur de l’inertie thermique, celle- ci exprime la capacité de ce matériau à absorber, emmagasiner et restituer la chaleur.
- La même chose pour les énergétiques, où le programme se limite à leur donner les éléments de base pour élaborer un bilan énergétique thermique. Et il n’est nullement indiqué les procédures qui permettront une meilleure utilisation de l’énergie payante dans le traitement thermique de l’ouvrage.


C’est pour ces raisons que dans notre pays il n’existe qu’un  seul et unique système de climatisation, un seul et unique système de chauffage, même si des publications spécialisées offrent des dizaines d’alternatives qui permettrent le traitement thermique des ambiances. Section.


Grosso modo : dans notre pays, les combustibles fossiles sont comparables au sang du corps humain.
Ce qui se passe maintenant chez nous est comparable si nous souffrons non pas de plusieurs hémorragies superficielles où on peut essayer d’appliquer quelques soins basiques, mais à une hémorragie occasionnée par la section, pur et simple, des deux artères de notre cou...!?

 

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Par A. Belmokhtar *

Le Quotidien d'Oran / Mercredi 1er juillet 2009

 
     
 
 

   

 
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